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Petite victoire sur ma dysfonction exécutive

  • moi
  • 20 avr.
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 21 avr.

Hier j'ai fait cuire des pâtes. Dans une casserole, avec de l'eau bouillante, comme n'importe quelles pâtes. C'est un acte très anodin et pourtant je n'y arrive pas souvent. Alors c'est l'occasion de partager ce problème nommé "dysfonction exécutive" qui m'handicape largement au quotidien.


Quelles sont les fonctions exécutives ?


Le terme ne parle peut-être pas à grand-monde et pourtant on l'utilise constamment, pour des actions aussi basiques que la cuisson des pâtes comme pour des réalisations bien plus complexes. Pour résumer, ce sont toutes les compétences nécessaires à la mise en oeuvre d'une tâche. On y retrouve la concentration, la planification, l'organisation, la prise d'initiative, entre autre. Pour reprendre l'exemple de mes pâtes, il me fallait :

  • de la concentration pour ne pas me laisser distraire par tout ce qui se trouvait dans la cuisine

  • de la planification pour faire les tâches dans l'ordre et ne pas mettre les pâtes avant d'avoir fait bouillir l'eau

  • de l'organisation, au niveau de la gestion du temps

  • de la mémoire de travail, parce que si je quitte l'eau des yeux, j'ai tendance à oublier que je l'ai mise à bouillir

  • de la prise d'initiative, ne serait-ce que pour décider à un moment que les pâtes sont cuites

On le voit, ce sont des compétences qui peuvent paraître banales mais qui me font vite défaut. Ou alors, les mettre en oeuvre est une source de stress et de fatigue telle que je ne m'en sens pas capable.


Qu'est-ce qui explique ce dysfonctionnement ?


Il y a de nombreux facteurs à prendre en considération et tous ne relèvent pas d'un trouble. Tout le monde peut se rendre compte quand il est fatigué qu'il a des problèmes pour se concentrer ou pour planifier une activité. De même, les émotions intenses brouillent assez souvent les capacités à prendre des initiatives ou à gérer son temps. Mais les dysfonctionnements exécutifs peuvent aussi parfois être causé par un traumatisme cranien. Et dans mon cas, le combo autisme, TDAH et bipolarité semble faire son effet.

C'est donc impossible de savoir comment agit chacun des troubles. Pour la bipolarité, on a tendance à considérer qu'il s'agit des symptômes résiduels, c'est-à-dire de ceux qui restent en période d'euthymie. Avec le temps et l'aide de thérapie comme la remédiation cognitive, ils peuvent s'atténuer voire disparaître. Pour le TSA et le TDAH je serais bien incapable de différencier formellement, si ce n'est qu'a priori, c'est bien un des critères de base d'un diagnostic de TDAH et pas de l'autisme. Et dans le cas du TDAH, je peux dire que le traitement par Ritaline fait son effet. Ce n'est d'ailleurs sans doute pas pour rien si je me suis sentie capable de faire des pâtes au moment où je recommençais mon traitement.


Pour en revenir aux pâtes, où est-ce que ça bloque en général ?


En fait, un peu partout. Pour faire des pâtes, il faut d'abord en prendre la décision, c'est-à-dire se convaincre que c'est une bonne idée, à l'exclusion des autres. Rien que cela, c'est une forme de prise d'initiative pas évidente. Ici, c'était relativement simple, je venais de les acheter et c'était clairement le plus facile à faire. Mais il faut savoir que la dysfonction exécutive s'accompagne généralement d'un manque de confiance en soi et de l'impression que chaque tâche est une montagne.

Ensuite il s'agit de faire bouillir de l'eau et c'est généralement là que commence les problèmes. D'une part, j'oublie instantanément que j'ai mis de l'eau à bouillir sauf si je reste devant la casserole. Et d'autre part, je me sens incapable de déterminer quand l'eau est bouillante. C'est une prise de décision minime mais c'est suffisamment flou pour me stresser. Il y a donc deux cas de figures en règle général : soit je pars faire autre chose et je me rappelle de mon eau quand elle est déjà à moitié évaporée. Soit je reste à fixer ma casserole en me demandant à partir de combien de bulles à la surface c'est bon. Et cette situation se reproduit quand j'ai mis les pâtes, car je ne sais pas non plus déterminer quand elles sont cuites.

Voilà comment le simple fait de cuire des pâtes devient un problème. Et c'est sans compter que pendant tout ça il me vient dix idées de trucs à faire qui n'ont rien à voir, au point que je peux en oublier de manger mes pâtes ensuite.


Comment se simplifier la vie ?


Déjà, le fait d'y être parvenue est forcément un moyen de faire baisser le niveau de stress pour la prochaine fois. Et sinon, je pense que le fait d'avoir des éléments objectifs, peut-être un thermomètre pour l'eau ou un temps de cuisson défini et des alarmes est un moyen de simplifier tout ça. Et le fait d'avoir été dans une cuisine assez grande pour suivre la cuisson a dû jouer aussi. Mais je dois encore apprendre à fonctionner malgré cela.

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