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Retour des tremblements de main

  • moi
  • il y a 4 jours
  • 3 min de lecture

Je n'ai pas Parkinson, je ne bois pas trop de café et je ne suis pas spécialement nerveuse. Et pourtant je tremble des mains. Rien d'étonnant, c'est encore un effet secondaire. Présent sur la moitié de mes notices de médicaments, courant ou très courant selon les statistiques. Voilà un problème ni grave, ni exceptionnel, simplement gênant au quotidien. Ce n'est même pas une nouveauté puisque j'ai eu le même soucis en commençant à prendre du lithium. Alors pourquoi en parler au fond si ce n'est que ça ?


Un effet secondaire bénin mais gênant


Trembler des mains n'est ni grave, ni douloureux, ni inquiétant. Ce n'est pas non plus réellement handicapant, en tout cas beaucoup moins que pour le lithium. Concrètement, la première fois je ne pouvais pas me servir un verre d'eau sans en mettre à côté ni tenir une fourchette, sans parler d'un stylo ou de baguettes chinoises. Aujourd'hui, ce sont surtout les actions précises qui me posent problème, j'ai notamment besoin de plus de concentration pour écrire correctement.

C'est donc une situation où je pourrais me dire que je n'ai pas à me plaindre. Le traitement fonctionne et on peut se dire qu'avoir du mal à écrire n'est pas cher payer pour être stable. Rien à voir avec les fois où j'ai eu des effets secondaires graves ou qui avait un impact très négatif sur mon quotidien.

Pourtant ce n'est pas satisfaisant, et ça me paraît important de le dire. Toutes les fois où je me suis dit "ça va aller, je peux faire avec", j'ai fini par arrêter le traitement. Déjà parce qu'un effet secondaire même minime prend tout de suite plus d'importance quand on parle d'un médicament quotidien que je vais prendre peut-être toute ma vie. Et aussi car ce n'est pas forcément les tremblements en eux-mêmes qui sont gênants. Trembler des mains me renvoie à une période que je pensais avoir dépassé. J'ai donc aussi un sentiment de retour en arrière quand je vois ma fourchette osciller dans ma main.


En parler, même si cela semble dérisoire


Trop de fois, des personnes qui prennent des traitements psy me racontent qu'elles n'osent pas évoquer des effets secondaires avec leur psychiatre. Ce sont souvent les mêmes : prise de poids, libido, fatigue... tous ces effets qui ont un impact sur la qualité de vie mais qui semble trop peu important pour être signalés. Des effets où pendant longtemps je me suis dit que ça ne servait à rien d'en parler pour si peu.

Cette fois, j'ai pris le parti d'en parler directement à ma psy. Les raisonnements théoriques à base de "ce serait pire sans" sont tout à fait juste mais peu convainquant sur le long terme. la dernière fois que j'ai cru pouvoir vivre avec un effet secondaire que je pensais trop peu grave pour en parler, j'ai fini par arrêter le médicament brutalement sans en parler au médecin. Donc ce n'est pas se plaindre "pour rien".

Si j'en parle, c'est aussi que je fais confiance à ma psychiatre. Je sais qu'elle ne va pas me faire sentir que j'exagère ou que le fait que le traitement soit efficace passe avant. Car si j'ai longtemps pensé qu'il était normal de subir des effets secondaires, c'est aussi parce que cette idée est véhiculée même inconsciemment par nombre de psychiatres. Trop souvent les psychiatres minimisent et n'informent pas sur les différentes possibilités. Je me suis donc parfois retrouvé à me dire que c'était soit supporter un effet secondaire, soit arrêter un traitement qui marche. Cette fois, avec mon recul sur mes expériences précédentes et la conviction d'être écouté par ma psy, je pouvais faire différemment.


Cette histoire de tremblements n'est pas résolue. Ma psychiatre a des pistes, qui ne se résume pas à l'arrêt pur et simple du médicament. Elle ne m'a pas fait sentir que j'avais tort de m'en soucier. Même si j'ai l'habitude d'avoir des effets secondaires et de savoir que je n'y peux rien, j'ai un nouvel exemple de l'utilité d'en parler. Et le fait d'être prise au sérieux par ma psy renforce mon sentiment qu'il y a une solution. Je n'ai pas à choisir entre les tremblements et ma stabilisation. Je n'ai pas à penser que je dois supporter un effet secondaire au risque de finir par arrêter le traitement. Je ne me sens pas coincée à regarder mes mains trembler aléatoirement. Je peux simplement me dire que j'ai fait ma part en en parlant et que ma psychiatre fera la sienne.


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